Au bout du chemin

Au bout du chemin
Il y a trois pins
Chahutés par le vent
Ils rêvent à la mer à la fois si proche
Et si lointaine pour ces enracinés
Au bout du chemin
Il y a la cueillette du thym
Et le chien qui s’offusque
Embusqué sous les bourrasques
Au bout du chemin
Il y a encore un autre chemin
Et demain peut-être

L’éternel féminin

Moi : « Tu es très belle, j’ai envie de t’embrasser »
Elle : me repousse
Moi : « Tu me troubles tant, j’ai envie de faire l’amour avec toi »
Elle : me gifle
Moi : « Tu es mon vertige, je veux lécher tes sources jusqu’à mourir d’ivresse »
Elle : m’insulte

Moi : « Tu es très belle, j’ai envie de t’embrasser »
Elle : se tait
Moi : « Tu me troubles tant, j’ai envie de faire l’amour avec toi »
Elle : tend son visage
Moi : « Tu es mon vertige, je veux lécher tes sources jusqu’à mourir d’ivresse »
Elle : ferme les yeux

Quand la vie ne se conjugue plus
Le temps mort regarde sa dépouille
Les saisons passent 
Sans qu’on en sache les saveurs
Et tout n’est plus que souvenir
à venir
à jamais 

Je suis un vieux totem phallique
Ridé par les couteaux des guerres passées

Le morpion (chanson rock à la con)

J’vais pas comme le père Iggy Pop 
Te chanter « wanna be your dog !»
J’veux pas comme Brel faire le malin
Devenir l’ombre de ton chien

Moi je voudrais être un morpion 
Bien planqué au creux de ton con
Là où ça sent le caramel
Là où c’est doux comme le miel

Mais t’as rencontré l’autre blaireau
Cet enfoiré, ce gros macho
Pour lui plaire t’as rasé ta chatte
T’as foutu en l’air mes pénates !

Moi qui voulais être un morpion
Bien planqué au creux de ton con
Là où ça sent le caramel
Là où c’est doux comme le miel

C’en était trop j’me suis flingué
Puis t’as largué l’aut’ face de pet
Comme mon karma était pas bon
J’craignais la réincarnation
Mais…

Je suis devenu un morpion
Bien planqué au creux de ton con
Là où ça sent le caramel
Là où c’est doux comme le miel

Deux silences

Le silence des montagnes n’est pas celui des plaines et des vallons. En altitude l’espace sonore est pur comme un diamant, il chante – en silence – l’éclat des étoiles et l’infini de l’azur.
Dans la campagne basse et monotone, le silence vous ramène à la terre, au cycle de la vie et de la mort. C’est un silence qui a le poids du deuil et l’immobilité d’un éternel automne attardé.