Au bout du chemin
Il y a trois pins
Chahutés par le vent
Ils rêvent à la mer à la fois si proche
Et si lointaine pour ces enracinés
Au bout du chemin
Il y a la cueillette du thym
Et le chien qui s’offusque
Embusqué sous les bourrasques
Au bout du chemin
Il y a encore un autre chemin
Et demain peut-être
Géographies
Ici le ciel s’alite
Ici la terre finit
La mer grande étendue
Vomit des bois flottés
Noires échardes échouées
Au pied du phare phallique
Entendez-vous chanter
Ces jeunes vierges lubriques
Qui préparent les lits
De nos corps dévastés ?
Bleu
Sur la planète bleue
Sous un ciel si bleu
Devant la mer bleue
J’ai compté les bleus
De mon âme bleue
Et tout devint gris
La condition humaine
Limites
Limites à nos sens
Limites à nos intelligences
Limites à notre terre
Nous sommes des êtres bornés
Dans un océan d’infinitudes
L’éternel féminin
Moi : « Tu es très belle, j’ai envie de t’embrasser »
Elle : me repousse
Moi : « Tu me troubles tant, j’ai envie de faire l’amour avec toi »
Elle : me gifle
Moi : « Tu es mon vertige, je veux lécher tes sources jusqu’à mourir d’ivresse »
Elle : m’insulte
Moi : « Tu es très belle, j’ai envie de t’embrasser »
Elle : se tait
Moi : « Tu me troubles tant, j’ai envie de faire l’amour avec toi »
Elle : tend son visage
Moi : « Tu es mon vertige, je veux lécher tes sources jusqu’à mourir d’ivresse »
Elle : ferme les yeux
Quand la vie ne se conjugue plus
Le temps mort regarde sa dépouille
Les saisons passent
Sans qu’on en sache les saveurs
Et tout n’est plus que souvenir
à venir
à jamais
Je suis un vieux totem phallique
Ridé par les couteaux des guerres passées
Couchants
Verlaine a-t-il vu
Les vaisseaux en flammes
Des Dieux éclipsés
Aux soleils couchants ?
Le morpion (chanson rock à la con)
J’vais pas comme le père Iggy Pop
Te chanter « wanna be your dog !»
J’veux pas comme Brel faire le malin
Devenir l’ombre de ton chien
Moi je voudrais être un morpion
Bien planqué au creux de ton con
Là où ça sent le caramel
Là où c’est doux comme le miel
Mais t’as rencontré l’autre blaireau
Cet enfoiré, ce gros macho
Pour lui plaire t’as rasé ta chatte
T’as foutu en l’air mes pénates !
Moi qui voulais être un morpion
Bien planqué au creux de ton con
Là où ça sent le caramel
Là où c’est doux comme le miel
C’en était trop j’me suis flingué
Puis t’as largué l’aut’ face de pet
Comme mon karma était pas bon
J’craignais la réincarnation
Mais…
Je suis devenu un morpion
Bien planqué au creux de ton con
Là où ça sent le caramel
Là où c’est doux comme le miel
Deux silences
Le silence des montagnes n’est pas celui des plaines et des vallons. En altitude l’espace sonore est pur comme un diamant, il chante – en silence – l’éclat des étoiles et l’infini de l’azur.
Dans la campagne basse et monotone, le silence vous ramène à la terre, au cycle de la vie et de la mort. C’est un silence qui a le poids du deuil et l’immobilité d’un éternel automne attardé.
H17
Ce matin la pluie
Sur le toit miettes du temps
Où est ma maison ?